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Pourquoi je suis devenu éducateur

Philippe-Olivier, 34 ans, éducateur spécialisé. Milieu de pratique : en pratique privée.

 

Deux mots pour résumer la profession d’éducateur spécialisé : passion et empathie.

Je suis devenu intervenant par la force des choses. Hypersensible et introverti durant la majeure partie de mon enfance, le rôle de meilleur ami, de confident, de personne-ressource de mon entourage m’est rapidement collé à la peau. Musicien en bas âge, c’est au secondaire où le théâtre s’est imposé dans ma vie comme un refuge pour exprimer mes maux et mes mots. Première connexion entre émotions, sensations et expressions. Cette révélation m’a emmené à étudier en théâtre au CÉGEP et en études littéraires à l’université. Je rêvais de gagner ma vie en publiant mes écrits, un peu bohème. Dans les faits, j’étais plutôt dans une quête pour me comprendre, pour sonder cet inconscient sournois qui conditionnait mon mal-être et mes compulsions.

J’ai passé les quelques années de cette jeune vingtaine qui s’échappe si rapidement à travailler dans une librairie populaire et à lire tout ce que je trouvais comme livre de psychologie : Freud, Jung, Janov, Nietzsche et combien d’autres…! Accompagné par un psychologue qui est toujours présent, la réalisation de l’importance de l’Autre m’a tranquillement, mais sûrement dirigé vers l’intervention. C’est à l’âge de 25 ans où j’ai fait le saut grâce à un groupe d’amis qui avait vu en moi ce potentiel émergeant. C’est d’abord mon expérience en théâtre qui m’a permis d’être engagé à titre d’animateur-intervenant pour la fondation des maladies mentales. Une année à sillonner les routes du Québec et à sensibiliser les jeunes de secondaire 3-4-5 aux réalités de la dépression, de la maladie mentale et du suicide.

C’est ensuite à titre d’intervenant communautaire en prévention de l’itinérance dans le centre-ville de Montréal où j’ai fait mes classes en intervention. Le petit gars du Saguenay s’est retrouvé confronté à des réalités qu’il n’aurait jamais pu imaginer avant d’y faire face. Pendant deux ans et demi, consommation, toxicomanie, itinérance, problèmes de santé mentale, réduction de méfait, relation d’aide et savoir-être se sont peu à peu déterminés dans mon esprit. Encore incertain de mes capacités, de mon instinct, c’est lorsque j’ai fait le saut en travail de rue dans le sud-ouest de Montréal que j’ai réellement compris que j’étais sur mon X. Pratique ancré dans le quotidien, dans la construction de liens, axés sur les besoins des individus avant ceux de la société, c’est elle qui m’a emmené à l’éducation spécialisée, la fameuse certification manquante à mon parcours.

Pourquoi la pratique privée? Pour la liberté : de prendre mon temps avec l’autre, d’offrir le plus de flexibilité avec le moins de contraintes possible… Pour aussi faire éclater la perception que seuls les psychologues sont en mesure d’accompagner une personne vers un mieux-être. Pour déconstruire la perception que les éducateurs ne font que de l’accompagnement jeunesse en DI/TSA, ou avec des personnes qui vivent avec des handicaps. Pourquoi l’éducation spécialisée? Justement parce que c’est une approche généraliste, à l’écoute des gens et de leur réalité, axée sur leur rythme et leurs besoins.

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