Élise 28 ans, éducatrice spécialisée
Millieu de travail: École spécialisée en trouble de langage et surdité
Deux mots pour résumer une profession en éducation spécialisée : Intense et stimulant.
Intense de joie, d’action et de moments drôles. Intensément drôles. Plusieurs moments tellement agréables! Puis, l’envers de la médaille comme dans n’importe quelle autre profession : des situations de crise, des questionnements, de la fatigue, des remises en question… Quelques cheveux en moins et quelques bleus.
Mon travail, je l’aime parce que je vois l’évolution. Ma présence rassure, aide, réconforte et agit comme pilier. C’est parfois difficile de percevoir le petit être attachant et amusant derrière tous ces objets lancés/brisés, ces larmes et ces cris. Mais c'est ce dans quoi nous sommes spécialistes je crois.
Être éducatrice, c’est accepter que certains ont la vie dure. Oui, c’est parfois de vivre avec un grand sentiment d’injustice et d’incertitude. Mais c’est aussi de faire une différence, d’avoir un impact positif dans le parcours développemental d’un jeune. D’influencer son avenir, de le voir grandir et s’épanouir. De mettre un baume sur ses bobos et de l’accepter comme il est.
« Après la pluie vient le beau temps », cette phrase populaire ne peut être plus juste que comme TES dans une école spécialisée. Beaucoup de pluie, mais TELLEMENT d’arcs-en-ciel!
Bien que je ressorte parfois de l’école complètement vidée de ma journée, mon cerveau lui, est allumé. La passion garde la flamme allumée. Mes journées sont parsemées de belle discussions entre collègues, souvent orientées vers le service à l’élève. Ce qui me surprend toujours, ce qui me donne de l’énergie lors de ces journées folles et riches en émotions, ce sont ces moments entre collègues, où je ressens cette passion commune vibrer entre les murs de l’école.
Au quotidien, j’accompagne des jeunes.
Je suis loin d’être assise dans le fond d’une classe en attendant qu’un élève ait une question.
Je ne suis pas non plus seulement en train de faire « taire » un élève bruyant.
En outre, je ne fais pas que changer des couches ou réprimander un élève qui ne fait "que crier". Je ne fais pas QUE ça. Et lui, ne fait pas QUE ça. Mon travail, c’est beaucoup plus que ça. Mes élèves ne sont pas définis comme la somme de leurs défis quotidiens.
Concrètement, dans mon milieu de travail, je côtoie des jeunes de 4 à 21 ans qui vivent avec une surdité et/ou un trouble de langage. Mes jeunes, ils ont aussi plusieurs autres défis au quotidien : TDA/H, troubles de comportement, trouble du spectre de l’autisme, déficience intellectuelle, troubles d’apprentissages, etc.
Ils me surprennent à chaque jours. Ils sont bons, persévérant et tellement attachants. J'ai souvent les larmes aux yeux quand je vois les acquis d'un élèves. C'est si beau! Ils travaillent fort. À chaque jours, j'ai le privilège d'être témoin de leurs réussites et de les soutenir dans leurs défis.
Mes élèves et collègues, je les aime tant! Ils illuminent mes journées et me permettent de m'épanouir au quotidien.
Élise Boutin
Éducatrice spécialisée
Fondatrice -Avancer à deux-
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